Marie-Pierre MOISAN

PPR 2021

Rythmes circadiens et prise alimentaire chez l'adolescent obèse

Projet de recherche

  • Auteur : Marie-Pierre MOISAN
  • Centre de recherche : Laboratoire Nutrineuro, Université de Bordeaux
  • Thème : obésité, pratiques alimentaires

Présentation

Dans nos sociétés, nous mangeons sur une durée de 15h ou plus (7h à 22h typiquement) avec un apport calorique plus important le soir. Or, nos rythmes biologiques circadiens supposent que l’on mange principalement en début de journée et que nous jeûnions pour au moins 12 heures.

Ce mauvais alignement de la prise alimentaire avec notre physiologie a des conséquences délétères sur le métabolisme énergétique, le sommeil et probablement sur l’humeur et la mémoire. Ceci est particulièrement vrai pour les adolescents qui ont tendance à avoir un mode de vie erratique désynchronisé de leurs rythmes biologiques en plus de manger trop gras et sucré.

Ainsi, la chrononutrition apparaît comme une nouvelle piste thérapeutique pour la prise en charge des patients obèses.

Objectifs, résultats attendus et perspectives

Objectifs

Les études de chrononutrition menées chez l’animal sont très probantes et quelques études cliniques ont été conduites mais seulement chez l’adulte. Il est donc opportun d’étudier les effets de la chrononutrition chez l’adolescent obèse pour diminuer la masse grasse mais aussi pour les retentissements sur leur santé mentale.

Notre objectif est d’évaluer chez l’adolescent obèse l’effet bénéfique de la chrononutrition sur le poids, la masse grasse, le sommeil, l’humeur et la mémoire. Dans un premier temps, nous évaluerons sur un échantillon significatif la proportion d’adolescents obèses ayant des habitudes alimentaires désynchronisées par rapport aux rythmes biologiques puis nous mesurerons lors d’un séjour en clinique de Soin en Suite et Réadaptation (SSR), imposant des repas à heures fixes et alignés aux rythmes biologiques, si les adolescents désynchronisés bénéficient davantage du séjour que les adolescents obèses non désynchronisés.

Nous combinerons des analyses nutritionnelles (application smartphone pour mesurer les habitudes alimentaires), cliniques (mesures anthropomorphiques et cycle activité/sommeil), biologiques (mesure de mélatonine et de cortisol) et de sociologie (déterminants sociaux des habitudes alimentaires afin d’évaluer la capacité à intégrer les principes de la chrononutrition dans le mode de vie habituel).

Résultats attendus et perspectives

Ce sera la première étude de chrononutrition menée chez des patients non adultes. Contrairement aux études précédentes, l’adhésion des patients au traitement sera contrôlée car aucun accès à la nourriture ne sera possible en dehors des repas fournis. L’objectif principal portera sur les effets de la chrononutrition sur la perte de masse grasse.