L’Institut

Depuis sa création en 1976, l’Institut Benjamin Delessert encourage la Recherche en Nutrition dans le domaine des sciences médicales, humaines et sociales. Il est soutenu par l'interprofession sucrière.

Les missions

de l'Institut

L’institut a pour mission d’une part de participer à la diffusion des connaissances nutritionnelles auprès des spécialistes, grâce à la Journée Annuelle Benjamin Delessert (JABD), et d’autre part de soutenir la recherche scientifique et médicale dans le domaine de la nutrition par l’attribution de prix.

La JABD est une journée de conférences autour des sujets de recherche sur les liens entre alimentation et santé, d’actualités dans la prise en charge des patients et dans le domaine de la prévention.

Lors de cette journée sont remis deux prix : Le Prix Benjamin Delessert qui récompense un chercheur de renom pour l’ensemble de ses travaux en Nutrition, Médecine ou en Sciences Humaines et Sociales.

Le Prix Jean Trémolières qui récompense un ouvrage contribuant à la connaissance et la compréhension du rapport humain à l’alimentation.

L’institut attribue également des Prix de Projets de Recherche, soutenant un chercheur ou une équipe de recherche dans le domaine de la nutrition ou du comportement alimentaire.

 

Voir la vidéo du Président Claude Fischler

 

 

Le secrétariat général de l’Institut est assuré par Chloé DESHAYES (Institut Benjamin Delessert, Paris).

Un Comité d’experts composé
de 7 membres

M. Claude Fischler

  • Président du comité scientifique
    Sociologue, Directeur de recherche
CNRS

Pr. Eric Bruckert

  • Endocrinologie, métabolisme et Prévention des Maladies Cardio-vasculaires
Hôpital Pitié-Salpêtrière

Dr. Dominique-Adèle Cassuto

  • Médecin endocrinologue et nutritionniste
Paris

Dr. Frédéric Dadoun

  • Gastro-Entérologie/
Néphrologie/Endocrinologie
Centre hospitalier du Luxembourg

Pr. Christine Poitou-Bernert

  • Nutrition
Hôpital Pitié-Salpêtrière

Mme Natalie Rigal

  • Département de psychologie
Université Paris Nanterre

Qui était Benjamin Delessert ?

Un personnage éclectique

Soutenu par l’interprofession sucrière, l’Institut Benjamin Delessert tient son nom de l’homme à qui l’on doit l’extraction industrielle du sucre de betterave.

Né en 1773, Benjamin Delessert fut l’un des hommes les plus brillants de son époque. Doué d’une vive intelligence, d’une grande curiosité et d’un altruisme remarquable, il fut tour à tour industriel, inventeur, banquier et collectionneur.

L’Industrie

Le père de Benjamin était déjà un financier habile qui, à 20 ans, dirigeait une fabrique de tissu de gaze à Lyon, et qui, avant la Révolution, fondait la banque Delessert, première caisse d’escompte siégeant à Paris. Benjamin Delessert prend sa succession à 22 ans suite au décès de son frère.

Il exercera son activité industrielle, conformément aux valeurs qui lui ont été transmises, en tenant compte des nécessités de son pays, des ouvriers et en s’investissant dans des organisations favorisant le partage et le progrès : le Conseil pour le progrès de l’Industrie et de l’Amélioration des Etablissements, le Conseil de Perfectionnement du Conservatoire des Arts et Métiers, le Conseil d’Administration et de Perfectionnement de l’Ecole Industrielle et la Société d’Encouragement de l’Industrie Nationale.

En 1806, alors que le blocus continental rend l’approvisionnement en canne à sucre et en coton impossible, Napoléon souhaite que l’industrie française développe un produit de substitution à la canne à sucre. Après six ans de recherche, Benjamin Delessert réussit la mise au point de machines perfectionnées qui permettent d’extraire du sucre de betterave. Très enthousiaste, Napoléon se précipite à la fabrique de Delessert à Passy, décore celui-ci de sa propre légion d’honneur et le nomme Baron.

C’est le propre du vrai talent de faire de très belles choses d’une manière simple.

Benjamin Delessert ; Le guide du bonheur (1839)

Le Philantrope

C’est en bonne partie pour son activité philanthropique que Benjamin Delessert est resté connu, probablement encouragé par ses convictions religieuses et influencé par les modèles de son enfance que sont Benjamin Franklin et Jean-Jacques Rousseau.

Face aux difficultés des industriels et devant la misère des ouvriers, il s’est en effet inquiété des problèmes sociaux. Il participe notamment à la fondation à deux fondations charitables :

  • la Société d’Encouragement pour l’Industrie Nationale, rassemblant des hauts fonctionnaires, savants, banquiers, industriels et grands manufacturiers pour encourager l’innovation technologique.
  • la Société Philanthropique, dont le but est de promouvoir toutes inventions ou innovations sociales susceptibles d’aider les pauvres. Benjamin Delessert fait reproduire les fourneaux du comte de Rumford permettant de faire passer le nombre des rations alimentaires de 20 000 à 1 500 000 en trois ans, et créant ainsi les soupes populaires.

Benjamin Delessert est par ailleurs investi à tous les niveaux de la vie sociale pour accomplir ses  » bonnes œuvres « , dans ces différents domaines tels que l’instruction, la santé publique, la politique… Il est également membre de la compagnie royale d’assurance, en compagnie des financiers avec qui il créa en 1818 la Caisse d’Epargne et de Prévoyance, fondation dont il restera le plus fier.  Aussi, en 1845, deux ans avant sa mort, il existe en France 350 Caisses d’Epargne.

Le collectionneur

Benjamin Delessert n’a pas seulement marqué son époque dans les domaines de l’armée, des finances, de l’industrie, de la politique et de la philanthropie, il s’est également attaché tout au long de sa vie à constituer de vastes collections.

Mais ce sont les collections constituées autour de deux grandes passions : la botanique et la malacologie, qui l’ont révélé comme un promoteur des sciences hors normes.

Benjamin Delessert constitue l’une des plus grandes bibliothèques botaniques de l’époque recensant plus de 6200 titres, la deuxième après celle de Kew Gardens en Angleterre. Comme pour sa collection, il en permet l’accès aux chercheurs et naturalistes qui souhaitent y travailler.

La malacologie est l’étude scientifique des mollusques, elle était à l’époque appelée conchyliologie et s’occupait exclusivement de leur coquille.

De même que pour son herbier, Benjamin Delessert a progressivement rassemblé différentes collections de coquilles. Avec une quantité de spécimens évaluée à plus de 150 000 dont environ 25 000 espèces, sa collection dépassait alors celles du muséum d’histoire naturelle de Paris et du British Muséum de Londres. Sa collection est aujourd’hui également conservée au Muséum d’histoire naturelle de Genève.

Benjamin Delessert meurt le 1er Mars 1847 à 74 ans d’une maladie du cœur. A sa demande, sur sa tombe fut inscrit : « Ci-gît l’un des co-fondateurs des Caisses d’Epargne »