Karine Gravel

Prix Trémolières 2013

Manger avec sa tête ou selon ses sens : Perceptions et comportements alimentaires

Le projet

  • Auteur : Karine Gravel
  • Centre de recherche : Université de Laval, Québec, Canada
  • Thème : Comportement alimentaire
  • Type de document : Thèse de doctorat en nutrition

Le prix a été remis lors de la conférence Benjamin Delessert du 9 octobre 2014 dont le dossier participant est disponible ci-dessous.

Descriptif

Résumé

Le comité scientifique a décerné le prix Jean Trémolières 2013 à Karine Gravel pour sa thèse :
 
 » Manger avec sa tête ou selon ses sens : Perceptions et comportements alimentaires  »
 
Ecrit par : Karine Gravel

Alors que la prévalence de l’obésité a augmenté dans la population, l’idéalisation de la minceur peut mener à une préoccupation excessive à l’égard du poids corporel. Le contrôle du poids est une pratique fréquente, surtout auprès des femmes. Même si une faible perte de poids a des effets positifs à court terme sur les maladies chroniques associées à l’obésité, le succès à long terme des diètes amaigrissantes est négligeable.
 
Perdre du poids est loin d’être banal, puisque certaines adaptations physiologiques peuvent se manifester et persister pour ramener le corps à son poids initial. Au niveau psychologique, les personnes qui limitent volontairement leur prise alimentaire peuvent notamment ressentir un sentiment de privation lié à la restriction cognitive, c’est-à-dire manger moins que ce qui est souhaité ou se priver de manger les aliments souhaités.
 
Les diètes amaigrissantes et l’approche restrictive pour perdre du poids montrent des limites et ce constat amène à envisager des solutions de rechange efficaces à long terme. C’est dans ce contexte que s’inscrivent les travaux présentés dans cette thèse, qui tentent de répondre à cette problématique, via :
 
1) une étude expérimentale auprès de 352 hommes et femmes; et
2) un essai clinique randomisé auprès de 50 femmes restreintes.

La première étude qui réfère aux perceptions cognitives des aliments, a évalué l’effet des allégations nutritionnelles verbales sur les perceptions d’un aliment et sur la prise alimentaire, de même que l’influence du genre, du poids corporel et de la restriction cognitive sur ces variables. Les résultats ont montré que les allégations nutritionnelles ont influencé les perceptions « santé » et « engraissante » d’un aliment, sans modifier les comportements mesurés par la prise alimentaire.
 
La deuxième étude qui réfère aux perceptions sensorielles des aliments, a évalué les effets d’une intervention sensorielle sur les attitudes et les comportements alimentaires, la confiance en ses signaux de faim et de satiété, de même que le nombre et le type de mots utilisés pour décrire un aliment. Les résultats ont montré que l’intervention sensorielle a amélioré certains comportements et attitudes liés aux aliments et à l’acte alimentaire, sans exacerber d’autres comportements non souhaitables comme la restriction cognitive.
 
L’intervention sensorielle a aussi aidé les femmes restreintes à être plus objectives à propos des aliments, ce qui pourrait faciliter une alimentation plus intuitive. Les résultats de ces travaux suggèrent que la dimension cognitive de l’alimentation ne devrait pas être surévaluée au détriment de la dimension sensorielle